La traboule du vieux Lyon

Ma porte de la rue Saint Jean s’ouvre grinçante

Lasse de la pénombre silencieuse 

Elle accueille l’humanité jaillissante 

Sachant que chaque visite est précieuse 

Elle me les offre telle une complice attachante

Mes fissures respirent l’écho

Des passants à l’affût des secrets

Dans ce passage qui s’éloigne dans leur dos

Sous mes voûtes, ils ne reculent jamais

Mais avec leurs modernes sabots 

Ils traboulent très discrets

Ma porte rue du bœuf se referme

Le Pêcheur et l’hirondelle

En ce matin de mai
Un pêcheur prend la mer
Savourant la beauté
D’une nature prospère.

Dans le ciel calme et bleu
Voyage une ombrelle
Aux motifs d’oiseaux fougueux
Migration ou éphémère dentelle ?

Sérénité temporaire en tout cas
Lorsque sans prévenir
La tempête s’abat
Il faut vivre ou périr !

Dans le trépas de l’immensité
Surgit une gifle de terreur.
Les eaux chargées de monstruosités
N’épargnent aucune erreur.

Les voiles dansent,
Elle craque, la goélette.
Au loin le filet de pêche s’élance.
Oublié, le chant des mouettes.
Tout est en transe.

Les flots inclinent les vagabonds.
Transformant son linceul en landau,
Le pêcheur prend la vague au bond.
Le voilà sauvé des eaux.

Le bourru barbu a retrouvé l’espoir.
Le courage s’est perché dans son coeur
Comme l’hirondelle sur son perchoir
Qui s’envole libre et sans peur.

Sévane

La cabane

Telle une vieille connaissance

Qui se présente au gré des saisons

Enrichie de toute l’expérience

Que la nature sculpte à sa façon

Sa parure n’est plus vernie

Les hivers l’ont trop caressée

Ses couleurs se sont assagies

Laissant apparaître ses fragilités

Elle ne combat pas le temps

Parfois même lieu de dégustation

Elle s’y abandonne joyeusement

Ancrée dans la terre des vignerons

L’appel des Merles

L’appel des Merles

Le ciel s’humidifie déjà de l’encre de la nuit

Laissant ses couleurs pastelles se diluer

En toile de fond de cet océan de magie

Les merles, en cet instant précis

Se font entendre de leur dulcinée

Produisant d’excessifs gazouillis

Pour les guider jusqu’à leur trône boisé

Bientôt de nouvelles familles

Habilleront notre paysage raffiné

Sévane

A toi, petit pinson des arbres

Te voilà, l’air de rien
Conquérant d’un nouveau terrain
En l’espace d’un matin
Celui que tu fais tien
n’est autre que mon jardin
Mais peu importe que ce soit le mien
Puisque la nature toute entière t’appartient
En être la témoin
Est un précieux bien

Sévane

Le faucon Crécerelle

Il ne s’en doute pas, mais à chacune de mes promenades, je l’entends, je l’observe et l’admire. Bref, je le croque en croquis. Bien qu’un peu plus cruel pour les rongeurs, Il est aussi joyeux qu’une hirondelle. Aucun complexe ne semble l’habiter, même pas sa taille. Il est pourtant très petit pour un rapace mais cela lui donne l’avantage de son agilité. C’est un flibustier du ciel qui ne semble pas connaître la fatigue. Restant de longues minutes à voler en stabulation libre, le gainage n’a pas de secret pour lui. Puis lorsque vient le moment de chasser, il plonge telle une fusée sur sa proie qui n’a qu’à s’incliner.